J'aurais pu vous parler de cette belle sortie sous le soleil, où nous fîmes, à sept, un périple qui nous fît passer par le château de Julhans, le petit et le grand Rouvière, la chapelle St André, le Montounier.J'aurais pu vous parler des visages grimaçants dans l'effort des différentes montées qui rythmèrent le parcours ou des sourires qui barraient les trognes au bas des descentes prises tambour battant.Mais l'evênement majeur de cette sortie n'est pas là.Un simple film a fait basculer le rêve dans le cauchemar. Soudain, la colline tremble sous la peur, les moutons esseulés se serrent les uns contre les autres, la crainte se lit dans leur yeux qui, quelques minutes auparavant, étaient encore écarquillés du plaisir pris dans la descente. Ils ont vu, oui ils l'ont vu le berger descendre sur son fier destrier le chemin caillouteux. Mais depuis qu'il a disparu de leur vue dans les arbres au bas de cette descente, rien n'est plus comme avant.Le silence s'est fait et est descendu comme une chappe de plomb sur le groupe, le soleil s'est voilé, les oiseaux se sont tus, les cigales retiennent leur souffle, les oreilles des moutons se dressent pour essayer d'entendre la clochette familière mais rien ne bouge. "Berger......................................... berger!!!!!!!!!!!!!" entend t'on appeler dans un souffle.Rien n'y fait. Ni les appels déchirants de Pat sur le versant opposé, ni les bêlements anxieux du reste du troupeau, n'auront de réponse.C'est les épaules voûtées par l'inquiétude que les six moutons rescapés descendent face au grand Caunet. Le retour par de superbes singles surplombant la route ne suffira pas à redonner le sourire et l'absence du 4x4 bleu sur le parking pèse sur les coeurs.