« C’est une ballade à faire avec de vieux amis, vers la fin du printemps ; une flânerie calée entre Ascension et Pentecôte, qui sent déjà les grandes vacances.
On s’en revient toujours au même endroit, le long du petit sentier, sur les terres délaissées du Château. Chaque année les cerisiers deviennent plus sauvages, noyés dans une exubérance végétative.
Le cerises sont croquantes, carmin brillant, sucrées. Certaines , encore rosées, gardent un goût acidulé. Ça sent le jardin négligé, la ronce agressive et l’épais chiendent…
Claude et Georges parlent de tout et de rien. Michel, perché dans la ramure, remplit son casque. Stef fait des réserves pour ses enfants. Pierre ramasse sur l’herbe couchée par le passage des vélos, les fruits fraîchement tombés…
Le départ se fait en ordre dispersé. Le sentier chemine sous la futaie. La pente est toute douce, à peine vallonnée. C’est un sentier pour causer. Philippe ne s’en prive pas. René l’écoute, un sourire à peine dissimulé par la mentonnière de son MET Para Chute. Ils moulinent, les genoux bien ouverts. Entre deux passages à couvert, la lumière avivée se donne, ardente. On a cueilli les cerises, on a cueilli le printemps. Dans le petit virage, sous la Chapelle, on glisse vers l’été. »
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